Mais personne ne savait alors ce qu'était devenu le quatrième officier canadien, le lieutenant navigateur Donald Alexander Lennie.
Ce n'est que très récemment que Richard Rose a pu entrer en contact, par e-mails, avec sa petite-fille, Alison Lennie, qui vit à Toronto. Elle lui a communiqué des renseignements et documents très intéressants sur les horribles tortures infligées à son grand-père par la Gestapo et les SS.
Le 30 décembre 1944, un grand journal de Toronto, « The Star Weekly », sous la plume du journaliste Fred Mac Clement, consacrait une pleine page à l'interview de l'officier aviateur D.A Lennie, sous le titre « I longed for death » (J'ai souhaité la mort). C'est cet article, ainsi que ses états de service fournis par l'association des anciens officiers de la RCAF, qui nous ont permis de retracer l'incroyable épopée de notre héros.
Né le 29 juin 1923 dans la région de l'Athabasca (Alberta), il était donc âgé seulement de 21 ans en 1944. Promu lieutenant d'aviation en 1943, il avait été affecté à l'aérodrome de Tempsford, d'où il partit, le 9 mai 1944 à 22 h, avec ses camarades d'équipage anglo-canadiens (cf photo), en tant que navigateur du Halifax MAW, pour une mission de largage de conteneurs vers Brive-la-Gaillarde. Sur le chemin du retour, Lennie confirme que c'est la panne de deux moteurs (et non pas des tirs de DCA), qui contraignit le commandant de bord, capitaine A.S Coldridge, à ordonner d'abandonner l'avion qui perdait de l'altitude et n'était plus qu'à 2000 pieds (moins de 700 mètres) lorsqu'il survola la forêt de Rochechouart.