Cérémonies en
Charente limousine
Juillet -Aout 2024
Rendre mémoire à mon oncle, pour ne pas oublier et Grand merci à mon cousin Robert Chabaud pour le travail qu'il fait pour que ça se poursuivre
ANDRIEUX Bruno
lecture des faits par Robert Chabaud
Mesdames et messieurs, chers amis.
La municipalité de Chabanais et son Maire Michel Boutant ainsi que l'ANACR tiennent à vous remercier très chaleureusement d’avoir répondu favorablement à notre invitation pour la célébration des combats de Chabanais du 01 aout 1944.
Dans le contexte sanitaire indécis et toujours menaçant que nous vivons actuellement, vous n’avez que plus de mérite d’assister à cette cérémonie du souvenir.
Cette année la cérémonie coïncide au jour anniversaire « 01 aout » des combats sur ce lieu du Bredin.
Rappel des faits historiques :
Une colonne composée d’environ 700 soldats de la 608e division de la Wehrmacht, unité temporaire de répression renforcée par des supplétifs nord-africains et des miliciens, parmi lesquels le chef milicien de Confolens, Sauvanet, qui fut l’un des guides, quitta Ruffec le 27 juillet pour combattre les éléments des différents maquis qui se cantonnaient dans notre Charente limousine et au delà. Des combats eurent lieu à Ambernac, Confolens, Chirac, Exideuil, Chabanais.
Cette colonne qui venait du nord du département et qui devait se rendre en Normandie, ne livra pas que des combats, elle n’hésita pas à tuer, à massacrer des habitants et brûler leurs maisons. Lors de différents accrochages, de valeureux combattants de la Résistance tombèrent non sans avoir fait preuve de bravoure et d’héroïsme.
Après la terrible tragédie d'Exideuil et Chirac du 31 juillet, le 1er août 1944, les Allemands et miliciens progressent en deux colonnes et amorcent l'encerclement de Chabanais. Ils arrivent vers 7 heures en vue du pont, coté Saint Sébastien, pillent les maisons évacuées.
A 7h40 le colonel Bernard Le Lay dit colonel « Bernard » et son garde du corps Ramon, assistés de Mlle Renée Bérigaud qui venait de se fournir à la pharmacie, font sauter le pont côté rive gauche ne laissant qu'un passage pour piétons. Ils coupent ainsi la route aux nazis.
Les tirs Allemands se déchaînent « Bernard » prend une balle dans sa chaussure, le jeune Maurice Faurisson tente de porter secours, est tué malgré un drapeau blanc, M Béraud l’ancien maire est blessé aux reins, Renée Bérigaud l'évacue vers le château.
La pression Allemande s'accentue. Aux tirs de mitrailleuses lourdes s'ajoutent quelques obus incendiaires, une formation Allemande glisse vers le gué du Brédin tenu par une équipe de huit Franc-tireur et partisans (FTP). Le combat était inégal, nos franc-tireur furent massacrés ce qui permis aux nazis de se déployer en ville et d'accentuer la destruction. Un seul survivra, Jean Dupuis, grièvement blessé.
Les hommes disponibles se regroupent sous les ordres de Bernard qui constitue deux compagnies l'une prend position sur le champ de foire. L’autre part avec lui du pont de Grène et revient sur Chabanais par la route nationale. Un combat de rue se déroule contre les Allemands et les miliciens.
Effrayé par l'éclatement de bouteilles de gaz carboniquede l’entrepôt d'un limonadier, pris sous les tirs de mortiers, le chef de la troupe Allemande qui vient de visiter toutes les maisons en y effectuant de nombreux vols, donne l'ordre du repli à 13h40.
La bataille de Chabanais s'achève. La population civile dénombre un tué, Maurice Faurisson, deux blessés Albert Béraud et madame Anna Couvidat. 260 sinistrés complets et 67 maisons détruites. Les FTP comptent 11 tués et une vingtaine de blessés. L’ennemi aurait perdu 70 hommes et déplore une trentaine de blessés.
Chabanais recevra le 11 novembre 1948, la Croix de Guerre
Revenons sur ces combattants de l’ombre que l’on ne peut pas oublier. Toutes ces femmes et hommes épris d’idéal, combattants de la liberté qui ont offert leur vie pour que d’autres destins se prolongent. Nous leur devons cette liberté mais aussi reconnaissance et admiration. Ils ont par le sacrifice suprême de leur vie, démontré que la barbarie de quelques uns ne pouvait triompher de l’honneur de tous. Aussi à tous ces jeunes, ces femmes et ces hommes, l’hommage que nous leur rendons aujourd’hui, traduit l’attachement de tous aux valeurs essentielles de l’existence et de notre pays.
Les Résistantes et Résistants ce sont celles et ceux qui au péril et hélas souvent au sacrifice de leur vie, se dressèrent contre l’idéologie nazie adoptée et relayée par les collabos français et les combattants du 3ème Reich.
Nous ne pouvons taire l’actualité, nous souvenir que dans ces années noires, la Résistance ou plutôt les Résistances françaises incarnaient l’espoir de tout un peuple qui luttait pour retrouver sa liberté et sa souveraineté.
Résister, c’est défendre les valeurs patriotiques, démocratiques et humanistes.
C’est lutter contre les résurgences idéologiques fascistes et pétainistes, contre le négationnisme et révisionnisme organisé par ces falsificateurs qui resurgissent au profit de cette crise sanitaire, et n’hésitent pas à occuper les espaces, ne leur laissons pas le champ libre.
Si aujourd’hui nous sommes là ce n’est pas que pour le souvenir mais plus particulièrement pour le travail de mémoire qui s’éveille en nous tous et que nous saurons transmettre comme l'a fait notre historien local José Délias avec son livre « Le martyre de Chabanais »
VIVE L'ANACR
Francis Durepaire, Chabanais le 01 aout 2021